Assis sur le capot d'une bagnole, fumant un pétard à trois en regardant les drogués passer.
Un ange passe. Éclair de lumière. La sentence est tombée. Je cligne des yeux : un pote en train de pianoter quelque chose sur son portable, un drogué qui gueule sur un autre drogué. On baisse le rideau métallique de l'épicerie d'en face.
Grondement du métal insistant et péremptoire. Je pige. Je me barre. Je file vers le boulevard puis déboule dans le métro. Enjambe le tourniquet, retiens la porte du pied. Je bouscule quelqu'un, descends les escaliers quatre par quatre. Je me retrouve à faire les cent pas sur le quai. La jeune fille en sous-vêtements de l'affiche publicitaire me regarde fixement. Le métro arrive. Grondement de plus en plus fort. J'espère que la monde va s'écrouler.


...


Je me relève. La bouche pleine de sang, l'oeil gonflé. J'ai mal partout. Je souris. Deux heures du matin, rue vide de châtelet, pleine lune loin là-haut. Je hurle. Un moment. Un chien me répond et un mec me dit de fermer ma gueule sinon il appelle les flics. Je l'insulte, pas de réponse, me lasse. Je marche. Des rues. Personne. La seine. Sous un pont un clochard me regarde. Partager ensemble le même vin et regarder les péniches passer. Un jour il a été roi, son royaume a fait naufrage dans la seine et depuis il reste là à maudire ce fleuve qui lui a volé sa gloire.
Ca l'intéresse pas mes histoires d'anges, il veut juste qu'on le laisse pleurer et maudire.


...


Le monde est étroit. Je marche. Un bar. Cinq heures du matin. Je prends un verre de vodka. Une gorgée. Trois. Quatre. Vacarme. sombre. Des ombres dansent. Sourires sur ombres. Un autre verre. Deux gorgées. Flou. Un mec me regarde. Je m'approche de lui et envoie mon poing dans le vide. Touché. Mouvements de foule. On m'attaque. Mes poings nagent dans le vide, rencontrent des têtes, des bras, des épaules. Fracas. Cris. Son sourd lorsque quelque chose s'abat sur ma tête. Vide. Le monde s'arrête. Un moment. puis mon corps s'écroule.

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