Je suis entré dans la grotte, je ne sais pas pourquoi. Je suis parti m'enfoncer au coeur des ténèbres, sottement et naïvement je m'imaginais qu'il suffisait de frotter légèrement ses mains contre la pierre pour faire jaillir quelques pierres de lumière. Des yeux me regardaient et je souriais pour essayer de les faire remuer. J'ai tapé des pieds pour essayer de faire bouger le sol et je n'ai réussi qu'à me donner un mal de tête. J'écoute le silence hurler, je parle aux muets et je pleure devant les aveugles. J'ai rêvé d'infini et les parois de la caverne m'ont renvoyé l'écho de mes pets. A la gueule de ma faim j'ai balancé ma salive frustrée et une vague d'aigreur s'est mise à tourner autour de moi en balayant un peu la boue.
Enfer de poussière et de dentelle brodée. Ma langue bouge seule dans des mouvements aléatoires et saccadés et mes mots partent s'écraser sur le sol en un fracas sourd. J'ai regardé et j'ai voulu que ma salive fasse un trou dans le sol.
Quelque part par là un regard s'est perdu, un cri s'est enfui et à la face de l'immensité des trottoirs un fantôme a hurlé l'absurdité sans bruit.
J'essaye de regarder le bouc dans les yeux. J'essaye de retenir le rire qui grossit dans mon ventre à le faire exploser. Je ne veux pas comprendre, je ne veux pas le dire, je veux juste casser une vitre. Le bouc me regardait, ses cornes ridiculeusement pointées vers le ciel. Je rêvais à des constellations et le bouc n'arrivait pas à se décider à taper du pied.
J'aspire l'air jusqu'à ce que mon ventre tremble de toutes les eaux pourries du monde. J'essaye de ne pas vomir sur le bouc.

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